Des éléments de rappel, des éléments de reflexion

Evaluation clinique en rééducation Parkinson

La qualité et l’efficience de la rééducation du patient parkinsonien est fortement corrélée à l’approche clinique du praticien. Les peurs ou le désintérêt des rééducateurs à l’égard de ces patients sont généralement liés à la difficulté de savoir regarder, évaluer et analyser la sémiologie du patient parkinsonien. D’où la difficulté consécutive à dresser un diagnostic kinésithérapie et les moyens à mettre en œuvre pour une rééducation spécifique. Le sens clinique et le raisonnement clinique devraient être les atouts principaux de l’évaluation pour déterminer le problème cardinal du patient, entre posture, équilibre ou la marche. La méconnaissance des outils d’évaluation et le manque d’esprit critique sont souvent le défaut du rééducateur. Dans la formation initiale, les outils d’évaluation des troubles de l’équilibre et de la marche enseignés sont généralistes ou adaptés aux personnes âgées chûteuses (Echelle de Berg, Échelle de Tinetti…). Par souci de simplification, la maladie de Parkinson est stéréotypée ne laissant pas la place à la spécificité de chaque patient. Cette combinaison engage sans doute le thérapeute vers la lassitude et le patient au mécontentement.
La neurologie est « reine » du sens clinique et la sémiologie du parkinsonisme riche de diversité. Les outils adaptés à cette pathologie (MDS-UPDRS, GABS, MiniBest…) permettent une approche fine et révélatrice d’indicateurs déterminant pour donner du sens au traitement apporté. Le rééducateur doit donc s’approprier ces outils pour aiguiser son sens clinique et son sens critique afin de retrouver le plaisir de sa spécialité. Evaluer un patient parkinsonien oblige à confronter des hypothèses, un raisonnement déductif contradictoire pour formuler un diagnostic plausible. Utiliser un outil adapté pour confronter ses connaissances au tableau spécifique entraînant une rééducation performante.

La réadaptation Parkinson

Les bénéfices de l’activité physique sont démontrés depuis longtemps. Depuis les années 2000, de nombreuses études ont caractérisé ces effets pour les patients parkinsoniens. Les recommandations de la Haute Autorité de Santé (Décembre 2015) soulignent l’intérêt d’une rééducation multidisciplinaire et le maintien des bénéfices par une activité régulière (club, association). 
La rééducation « classique » est confrontée à des démarches plus dynamiques, programmes de « training intensif», pratique d’activités adaptées (la danse, marche nordique, Taï Chi). La rééducation la plus récente inspirée de la rééducation orthophonique (LSVT), est transformée en « bouger grand et penser grand » (LSVT-BIG).
Le training intensif reconditionne le patient à l’effort et améliore ses performances (vitesse, périmètre, longueur du pas, l’équilibre, la posture et la force musculaire (e.g., Dibble et al., 2006 ; Fisher et al., 2008 ; Goodwin et al., 2008 ; Hirsch et al., 2003 ; Miyai et al., 2002 ; Morris et al., 2009 ;  Protas et al., 2005 ; Shulman et al., 2013). Le travail de groupe pourrait favoriser la socialisation, la motivation et la qualité de vie des patients (Guo et al., 2009).
L’entrainement de grande amplitude à vitesse rapide est une méthode récente, (Bleton, 2012 ; Ebersbach et al., 2015 ; Fox et al., 2012). Elle consiste en des exercices aérobies de haute intensité. Cette méthode veut ≪ re-calibrer ≫ la perception et l’amplitude des mouvements (Ebersbach et al, 2010, Farley et al, 2008), limiter l’akinésie et améliorer l’autonomie des patients (Ebersbach et al, 2010 ; 2015). 
La pratique du Tai chi est proposée en complément d'autres activités. Les mouvements lents, précis améliorent la coordination motrice et la souplesse (Šumec et al., 2015 ; Yang et al., 2014).
La formation à l’auto-rééducation et l’implication quotidienne du patient limitent les conséquences fonctionnelles et psychologiques de la maladie. 

Maladie de Parkinson, conséquences
Communication CRDP Grenoble

Rééducation Parkinson
Principes toujours primordiaux

Chirurgie Parkinson
Rôle et conséquenses pour les praticiens